Ensilage
L'ensilage est une méthode de conservation du fourrage par voie humide passant par la fermentation lactique anaérobie. Suivant les différentes techniques utilisées, on obtient un fourrage acide dont le pourcentage d'humidité fluctue de 50 % à 85 % à peu près.
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L'ensilage est une méthode de conservation du fourrage par voie humide passant par la fermentation lactique anaérobie. Suivant les différentes techniques utilisées, on obtient un fourrage acide dont le pourcentage d'humidité fluctue de 50 % à 85 % à peu près. En règle générale, plus le taux de matière sèche est élevé, plus l'anaérobiose indispensable au démarrage de la fermentation lactique est complexe à mettre en œuvre. Il a encouragé l'industrialisation de l'agriculture et l'élevage dense, hors sol. Il est devenu au XXe siècle un élément essentiel des dispositifs de polyculture-élevage.
Il existe plusieurs voies de stockage et de conservation des fourrages :
- la voie sèche dont le résultat est le foin. La conservation est rendue envisageable par la dessiccation, soit seulement sous l'action du soleil (séchage naturel), soit complétée par de l'air chaud produit par des brûleurs (séchage en grange) conduisant à un pourcentage d'humidité du fourrage autour de 15 % qui assure sa stabilité.
- la voie humide dénommée «ensilage», qui s'applique tant aux graminées fourragères qu'au maïs et peut-être à des sous-produits agro-alimentaires comme la pulpe de betterave, les drèches de brasserie, etc. Elle est cependant complexe à réussir avec certains fourrages comme la luzerne, pauvre en sucres solubles et riche en azote (cf. mauvaises odeurs).
Technique
Autour de 50 % de matière sèche, on obtient du «haylage» dont la conservation implique des silos-tours limitant le contact avec l'air. C'est l'épaisseur de la totalité qui assure l'anaérobiose (privé d'air ou d'oxygène). Cette technique mise au point aux États-Unis nécessite des investissements importants (silo, soufflerie, mécanisme de désilage) et reste assez peu fréquente en Europe. Un effet identique est obtenu actuellement par l'enrubanage de balles rondes (l'anaérobiose résultant du déroulage d'un film plastique autour de chaque botte ronde).
En dessous de 40 % de matière sèche, on peut parler réellement d'ensilage. La technique la plus largementutilisée est celle du silo couloir. Le fourrage est dans un premier temps haché en particules dont la longueur voisine le centimètre, est stocké à plat, en couches successives, sur une aire bétonnée entre deux murs, puis compacté avec tracteurs afin d'expulser le maximum d'air interstitiel et enfin mis en anaérobiose définitive par recouvrement avec une bâche de polyéthylène lestée.
La même technique est parfois utilisée quand on ne dispose pas de murs limitant le silo, on obtient alors un silo taupinière (habituel pour la pulpe de betterave).
Le taux de matière sèche fluctue assez beaucoup dans les ensilages mais il est envisageable de définir des valeurs optimum à essayer d'atteindre pour obtenir un fourrage de meilleure qualité.
En ce qui concerne le maïs, l'optimum se situe entre 30 et 35 % de matière sèche. C'est une valeur obtenue naturellement par le mûrissement de la plante entière. À ce stade, la teneur en sucres solubles, l'équilibre entre grain et tige, la facilité de tassement et de mise en anaérobiose sont les plus favorables.
En ce qui concerne les graminées fourragères et les mélanges graminées légumineuses, si des valeurs identiques sont souhaitables, elles ne sont que rarement envisageable car la teneur en matière sèche des graminées au moment de la récolte n'est que de 12 à 15 %. Par préfanage au champ on peut faire remonter cette teneur à 20 ou 25 % ; cet objectif est quelquefois risqué car il nécessite un minimum de trois belles journées de suite (pas toujours évident fin avril début mai). En cas d'impossibilité, il est envisageable d'ensiler directement des graminées mais une teneur en matière sèche inférieure à 20 % conduit à des pertes par écoulement de jus après la confection du silo. L'ensilage de graminées fourragères au printemps, s'il sert à produire plus intensivement des fourrages plus riches que les foins est aussi plus délicat à maîtriser. La richesse en protéines et en sucres solubles des graminées diminue particulièrement rapidement au printemps. Différer la récolte à cause de conditions météorologiques défavorables conduit à une baisse de qualité fourragère certaine.
Dans l'ensemble des cas, la production de fourrage de qualité est conditionnée par la teneur en sucres solubles qui seront transformés en acide lactique et propionique par les bactéries lactiques naturellement présentes sur le fourrage, par la qualité du tassement, par la rapidité du chantier et de la mise en anaérobiose et , en conséquence, de l'acidification.
Un autre facteur de qualité est la longueur de hachage du fourrage. Les fourrages conservés par cette voie sont conçus pour l'alimentation des ruminants. Des brins trop courts, surtout en ce qui concerne le maïs (dimension moyenne inférieure au centimètre), ne permettent pas une bonne rumination des animaux dont l'ensilage est la nourriture principale et amènent à un trouble métabolique nommé acidose.
Additifs autorisés
Ce sont des conservateurs visant à augmenter la rapidité d'acidification, la stabilité et la durée de conservation de l'ensilage. Ils sont de trois types :
- biologiques (bactéries lactiques choisies accompagnées ou non de sources de sucre soluble) augmentant la fermentation lactique. Ce sont par exemple des souches choisies de Lactobacillus plantarum , ou des inoculats incluant des souches de Lactobacillus buchneri , Enterococcus fæcium et de Pediococcus .
- acide formique et différents sels acides provoquant une acidification artificielle du fourrage
- bactériostatiques (chlorure de sodium et autres) limitant le développement de bactéries et les reprises de fermentation alcoolique lors de la consommation du fourrage.
Risques environnementaux et sanitaires
L'ensilage de fourrages est une méthode de conservation biologique fréquemment comparée à la fabrication de la choucroute, néanmoins les mesures d'hygiène ne sont pas les mêmes. Plusieurs risques sont à limiter :
- Risque de botulisme : il est lié à la présence éventuelle de cadavres animaux dans les balles de végétaux ou dans le silo.
- Risque d'intoxication par des toxines fongiques ou bactériennes : C'est un risque qui concerne les animaux qui consomment des produits d'un ensilage mal fait (exemple : les aflatoxines).
- risque d'apport de listeria en cas d'ensilage mal acidifié qui permet le développement de la bactérie (surtout dans les élevages laitiers, en particulier si on y produit des fromages au lait cru). Il existe aussi des risques de méningite pour les jeunes bovins allaitants nourris à l'ensilage de maïs et soumis à un stress important (conditions d'élevage, changement brutal d'alimentation, réalottement, ... ).
- Risque de production d'éthanol toxique pour les ruminants, le plus souvent suite à une fermentation alcoolique permise par une mauvaise étanchéité du silo ou de la feuille de plastique.
- Risque de présence excessive de bactéries butyriques, suite à l'incorporation de terre dans le fourrage lors de la récolte. Sans danger pour les animaux et pour l'Homme, elles sont préjudiciables à la transformation fromagère, et sont responsables de mauvais goûts dans les fromages à pâte molle et de gonflement et d'éclatement pour les fromages à pâte pressée cuite comme l'emmental. Ces bactéries peuvent se multiplier et former des spores résistantes dans les ensilages souillés ; on observe aussi ce phénomène dans les foins récoltés avec des résidus de terre, et qui ont moisi.
- Risque de pollution : Le liquide produit par l'ensilage de végétaux trop humides est acide, corrosif, odorant et polluant (puissant eutrophisant).
- Risque de Saturnisme : les lixiviats d'ensilage, particulièrement acides et corrosifs, peuvent favoriser la migration et la biodisponibilité de polluants métalliques, dont le plomb accumulé dans le sol, des métaux provenant du silo, ou le plomb toxique de grenaille de plomb de chasse ou de ball-trap aisément et couramment piégé dans le maïs fourrager à cause de la forme des feuilles (en entonnoir) du maïs.
Impacts sur le goût du lait ou de la viande
Ils sont discutés, mais il semble que l'ensilage affecte au moins le goût du lait, moins riche et moins varié que quand les animaux mangent du foin ou évidemment de l'herbe en pâture.
Bibliographie
- L. Bretigniere & J. Godfernaux, L'ensilage des fourrages verts, Paris, La maison rustique, 1940.
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